Nocq, un village disparu
Marie BOURZEAU,(ref christian-remy.net/le_milieu.htm)
mon arrière grand-mère, côté paternel (la mère de Jean REMY), naquit à Saint Désiré, en 1876. Ses parents et ascendants étaient de ce village et des communes avoisinantes: Courçais, Saint Sauvier, Mesples, Viplaix. Un nombre important d’entre eux étaient, par contre, nés, mariés ou décédés dans une commune inconnue, Nocq. Le plus ancien mariage connu, célébré à Nocq, celui de François ALAMY et de Marguerite BIZET, date de 1679.
Où était donc Nocq ?
Et bien, ce village faisait partie de la commune actuelle de Chambérat, et les deux hameaux existèrent jusqu’en 1843, date de la disparition du premier. A noter qu’entre les deux, il existe un lieu-dit Bourzeau ....
Le nom de Nocq apparaît pour la première fois en 637, village médiéval succédant à un oppidum (*) Gaulois, installé sur un plateau entouré de ravins. L’église de Nocq appartenait à l’abbaye de Saint Denis, entre les "confiscations" diverses, telles celles de Charles Martel et des envahisseurs Magyars et Hongrois du 10e siècle. Au 19e, les défenses naturelles n’étant plus aussi importantes, les habitants se déplacèrent vers le vieux bourg de Chambérat, et Nocq tomba littéralement à l’abandon.
Seule l’église Saint Marcel demeura, jusqu’à sa démolition, en 1920.
Quant à Chambérat, son origine semble aussi très ancienne, car si le prieuré de Chambérat a été fondé en 1050, la foire semble remonter aux Gaulois. La "Chambérat", qui se tient le 15 Août, était à l’origine une foire aux chevaux, avant d’évoluer vers les melons et le fameux fromage. L’élevage des chevaux est maintenant remplacé par celui des autruches et des emeus !
La commune de Chambérat fut le théatre d’une insurrection républicaine en 1849, dirigée contre le futur Napoléon III.
Pour appuyer une émeute parisienne, le frère d’un représentant de l’Allier à Paris, Philippe Fargin-Fayolle, dit Sommerat, lance un vibrant appel à la défense de la Patrie et de la Liberté. Quinze cents républicains se réunissent alors en pleine campagne, au lieu-dit la Brande des Mottes, choisi à cause de son isolement.
Les insurgés, armés de fusils, de piques et de faux, se préparent à marcher sur Montluçon où ils doivent rejoindre les biachets (habitants de Désertines) qui participent à la révolte. En chemin, ils sèment la terreur et commettent diverses exactions, sous l’effet de l’exaltation et l’alcool, jusqu’à ce que Sommerat apprenne que tout est terminé à Paris et demande à ses amis de rentrer chez eux.
Quelques dizaines de participants seront jugés et acquittés, Sommerat étant, lui, condamné à 5 ans de déportation.
* Oppidum: village fortifié
Source: Allier généalogie, n° 53, 1er trimestre 2001.